A l’origine un rêve pour une résidence artistique nomade
« Faites de votre vie un rêve et de votre rêve une réalité » disait Antoine De Saint-Exupéry.
Moi j’ai fait un rêve, il est devenu réalité !
Faire le tour du monde et réaliser des œuvres sonores improvisées, inspirées et enregistrées dans l’acoustique de la nature.Pas n’importe quelle nature ? Celle qui précisément se situe aux environs du 47ème parallèle.
Pourquoi le 47ème parallèle ? Parce que j’ai réalisé ma sculpture lyre Guerisson à l’âge de 47 ans sur l’Isle aux Grues au Québec. Île qui se situe sur la Latitude Nord du 47ème parallèle.
Entre pôle nord et équateur, cette ligne de latitude 47 fait le tour de la terre horizontalement en passant par de nombreux pays et les villes de Saint-Nazaire (France), Québec (Canada), Seattle (USA) et Oulan-Bator (Mongolie).
Comment m’est venu ce projet de voyage sensoriel ?
D’un rêve. Ou plutôt d’un cauchemar.
Le naufrage du pétrolier Prestige au large de la Galice en Espagne en 2002. Une vision d’horreur. Des centaines d’oiseaux qui se débattent désespérément pour dégager leurs ailes engluées dans le pétrole qui s’était alors répandu jusqu’aux côtes bretonnes.
Profondément choquée par cette scène, je décide de ne plus utiliser la résine (matière synthétique issue du pétrole) pour réaliser mes sculptures figuratives et maquettes urbaines.
Dès lors, je n’ai plus utilisé que des matériaux naturels. Par la suite, l’idée m’est venue de créer au sein même de la nature.
Au Québec en 2008, à 47 ans sur le 47ème parallèle, je transforme une souche de bois flotté en harpe avec du fil de fer et des pierres glanées aux alentours. Seule face au fleuve Saint-Laurent, je joue pour et avec les oies en pleine nature !
De retour en France, toujours guidée par le 47ème parallèle, je réalise une sculpture harpe entre les branches d’un arbre en pleine nature au bord de la Loire. Un insecte tourne autour, des passants joue de ma harpe sous l’arbre qui pleure entre le fleuve et l’étang.
L’endroit s’appelle la mare aux fées. Je crois être seule et une famille de randonneurs s’arrête, écoute. Je les entends s’exclamer : « c’est elle la fée ! »
En 2012, je réalise une première version du Guerisson et une seconde en 2016. Sa présence interpelle, crée de la magie, de l ‘émerveillement, du rêve. Quand je joue, et que ma voix se mêle aux sons de la sculpture, les auditeurs se disent transportés dans des contrées lointaines, cela semble un voyage apaisant et ressourçant.
En mêlant ma voix et le son de mes sculptures sonores au chant des oiseaux et aux bruits des forêts et des cascades d’eau, je remarque que selon les lieux, les sons résonnent différemment. L’évidence s’impose. Il me faut aller à la découverte d’autres sons naturels à travers le monde et me déplacer en train, en bateau, et par tout moyen utilisant la voie terrestre.
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