A l’origine !

Automne 2008. Déposée par une marée lointaine sur l’herbe sèche des berges de l’île aux Grues et du fleuve Saint Laurent au Québec, – une branche de bois flotté évoquant une lyre se révèle sous un magnifique arc-en-ciel. Pour ma mère musicienne, il représentait le pont emprunté par les défunts entre le monde visible et invisible qu’elle vient de rejoindre. J’imagine alors une sculpture lyre installée sur sa tombe pour communiquer avec elle par un chemin de son.

Au temps de l’hiver, la veille de mon retour en France, tandis que la neige recouvre l’île, je réalise la sculpture sonore, avec des cordes en fil de fer, des chevilles d’accordage en érable et des pierres récoltés à l’automne comme résonateurs.

Au crépuscule, posée sur le fleuve gelé en guise de table d’harmonie, je pince ses cordes de fil de fer. Les premiers sons résonnent dans la nuit se mêlant à ceux de la glace qui grince, craque et claque, célébrant la naissance du « Guerisson ».

                             De la branche de bois flotté à la sculpture sonore, les débuts du Guerisson en images

En 2012, équipée de cordes de violoncelle et d’un archet glané chez un luthier, je lui fabrique une table d’harmonie ouverte en carton encollé et vernis.

La sculpture devient sculpture instrumentale, réveillant ma voix en écho pour soutenir avec d’autres artistes, les indien Kichwas du village de Sarayaku en Équateur, dans leur lutte contre les multinationales pétrolières.

Le lien avec ma mère sera toujours présent, évoqué d’une autre manière.En 2013, lors d’un concert dans le cadre des « salons de musique » de l’auditorium du conservatoire de Nanterre, je joue du Guerisson, accompagnée par la pianiste Martine Vialatte à l’Ondioline, – instrument électronique inventé par mon père dans les années 40, pour un duo émouvant sur les ondes du temps. En s’inspirant de mon projet, un deuxième concert en 2014 propose de faire le tour du monde en sons sur le 47ème Parallèle.

Avec l’assistance de Lutherie « Résonance » à Rostrenen en Bretagne, le Guerisson retrouve le son et la résonance du fleuve gelé, grâce à sa table d’harmonie en Épicéa et Érable. Il est prêt à parcourir le monde pour des performances et créations sonores, à la rencontre de la nature et des peuples.

Première rencontre du Guerisson avec la Mongolie, en France, à l’institut Karma Ling, lors du festival des cultures Mongoles Harmonie des steppes en mai 2017

Improvisation sonore au lever de soleil avec le Guerisson – mai 2017 – Karma Ling – (France).

En marge du festival, improvisation avec Sengedorj Nanjid, Maître de chants diphoniques invité.

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